La formation par le voyage

Quelle que soit la technique dont Madeline Diener usait pour en fixer le souvenir, elle nous fait partager son émotion contemplative devant les paysages ou les constructions découverts par elle au cours des nombreux voyages qu’elle fit en Europe, mais aussi en Afrique du Nord et au Moyen Orient. Elle s’intéressait aux diverses religions rencontrées, non pour les opposer à sa foi personnelle mais bien plutôt pour enrichir celle-ci de l’intuition portée par d’autres traditions sous des cieux différents mais tous créés par le même Dieu.

L’expression religieuse

En effet, en lui expliquant l’Ecriture Sainte, grâce aux gravures de Rembrandt, le Pasteur William Cuendet qui l’instruisit de la foi chrétienne lui avait fourni un langage religieux assez profond pour la rendre capable de discerner à travers la Nature toute recherche humaine de la trace de Dieu en notre monde.

“Le hibou en sait très long sur la nuit,
il voit ce que nous ne voyons pas,
il entend ce que nous n’entendons pas:
l’obscurité le silence.”

Madeline avait 23 ans quand elle offrit « Le chant du hibou » au père d’un de ses amis brutalement décédé. Et c’est par ses dessins de la Nature qu’elle méditait le livre de Job pour réconforter ce papa désespéré. Au-delà de l’apparence la nature révèle la présence de Dieu.

On ne peut mieux percevoir l’influence de cette longue fréquentation de Rembrandt sur Madeline qu’en relisant le livre du Père Paul Baudiquey « Un évangile selon Rembrandt » (p.19) édité par Mame. « C’est par ce que Rembrandt est par excellence le peintre de la destinée humaine qu’il est le peintre du spirituel, d’un spirituel qui est lui-même charnel » Grâce à cette initiation biblique, l’élève partageait avec le peintre mystique du XVII°siècle la contemplation de toute réalité sensible à la lumière de la Parole révélée.